lundi 1 avril 2013

Réflexions sur le patrimoine

Par Émilie Tanniou

Pas de véritable note de blogue cette fois-ci mais deux publications!

J'ai écris un article sur le marché Saint-Jacques « Restauration. Étude de marché » dans la revue Continuité, la revue du patrimoine au Québec dont le dernier numéro vient tout juste de paraître. J'y aborde les problématiques de la restauration et de la rénovation et reprend toutes les étapes de la transformation du marché de sa construction à aujourd'hui.

Extrait:
"En 2010, 50 ans après sa fermeture, le Marché Saint-Jacques retrouvait ses étals, ses produits frais, ses odeurs attirantes. Si ce retour aux sources augure bien pour sa conservation à venir, les transformations qu'il a subies l'ont cependant privé de plusieurs caractéristiques distinctives".

« Restauration. Étude de marché », Continuité, Numéro 136, Printemps 2013


Le marché Saint-Jacques aujourd'hui
J'ai participé à une table ronde sur la relève en patrimoine dont les échanges paraissent sous la forme d'un article dans la même revue. L'article s'intitule "Reprendre le flambeau". J'y indique que "certains voient le patrimoine comme étant tourné vers le passé et gourmand de fonds publics. Il ne faut pas hésiter à répondre à ces détracteurs. Au contraire, la conservation du patrimoine est une façon de se tourner vers l'avenir puisqu'elle s'inscrit dans une logique de développement durable, d'économie des ressources et des énergies".

« Reprendre le flambeau », Continuité, Numéro 136, Printemps 2013


Voici le lien vers la revue:

http://www.cmsq.qc.ca/continuite/

lundi 18 mars 2013

L'École des beaux-arts de Montréal, un bâtiment de style...beaux-arts


Par Émilie Tanniou


Elle a formé les peintres importants de l’histoire de l’art du Québec, Paul-Émile Borduas, Jean-Paul Lemieux, Jean Dallaire et été construite par deux architectes majeurs, J. Omer Marchand (a réalisé le Collège Dawson) et Ernest Cormier (a conçu l'Université de Montréal).
Retour sur l'histoire d'une institution montréalaise.

L'École des beaux-arts de Montréal est créée en 1922.  Elle vise à former des peintres, des sculpteurs, des décorateurs et des dessinateurs pour le commerce et l'industrie, ainsi que des jeunes maîtres pour l'enseignement des arts. 
En 1923, l'enseignement de l'architecture qui était dispensé à l'École polytechnique se déplace à l'École des beaux-arts de Montréal. Avec la création de l'École d'architecture de Montréal en 1959, on assiste à un nouveau déplacement de l'enseignement de l'architecture vers la nouvelle école. L'École des beaux-arts de Montréal poursuit ses activités d'enseignement dans les autres domaines des beaux-arts 1. Elle ferme en 1969, l'enseignement des beaux-arts est transféré à l'Uqam. 
Le Conseil des arts de Montréal y réside de 1988 à 2009. Depuis l’école accueille des évènements liés aux arts visuels comme la Biennale de Montréal en 2011 et 2013.

La construction de l’école est confiée à J. Omer Marchand et Ernest Cormier.

Considéré comme l’un des architectes montréalais les plus novateurs du début du XXe siècle, J. Omer Marchand (Montréal, 1873 – Montréal, 1936) étudie à l’École des beaux-arts de Paris en 1893, devenant ainsi le premier diplômé canadien de cet établissement. Il conçoit notamment la prison de Bordeaux (1905) et au cours des années 1920, il conçoit davantage de bâtiments de style Art déco, tels que le bain Généreux (1926-1927) sur la rue Amherst. Il s’associe avec l’architecte Ernest Cormier de 1919 à 1923 2.

Ernest Cormier (Montréal, 1885 – Montréal, 1980) est admis à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1908. Il conçoit des édifices majeurs dans l’histoire de l’architecture au Canada, notamment l’Université de Montréal (1928-1943) 3.
Ensemble avec J. Omer Marchand, ils réalisent l’édifice de l’École des beaux-arts. 
Ce bâtiment est de style beaux-arts (1894-1930).

À la fin du XIXe siècle, l’École des beaux-arts de Paris, prestigieuse école d’architecture, accueille des étudiants venus de tout l’Occident. L’École a développé au fil des ans des principes académiques que les étudiants étrangers ont rapporté dans leur pays respectif. Ils ont rapporté un style, synthèse de l’architecture française de la Renaissance à la fin du XVIIIe siècle, qu’ils baptisent du nom de l’école.
Le style beaux-arts a un impact considérable sur l’architecture montréalaise et nord-américaine pendant le premier tiers du XXe siècle. Les architectes adoptent cette architecture qu’ils ont vu aux expositions universelles de Chicago (1893) et Paris (1900).
L’apparition du style beaux-arts à Montréal correspond à une période de prospérité économique et d’effervescence artistique sans précédent. Ses préceptes sont largement appliqués à l’architecture civile. Le style beaux-arts devient rapidement un symbole de l’épanouissement de la bourgeoise francophone.
Les édifices scolaires du milieu francophone suivent de très près les préceptes académiques de l’École des beaux-arts 4.

3450 rue Saint-Urbain


Les principes de ce style appliqués à L'École des beaux-arts de Montréal sont axés sur la symétrie et l’emploi de parement clairs et uniformes.
D’abord plantureux, le style beaux-arts s’assagit aux alentours de la Première guerre mondiale. Il se définit par la présence de cartouche (panneau décoratif) au-dessus des ouvertures, par un toit plat ceinturé d’une corniche richement décorée. Une certaine monumentalité est conférée par une grande rigueur de composition et un vocabulaire architectural affiné 5
Le style utilise en façade la brique beige d’origine américaine et fait usage du béton car le style beaux-arts cherche à marier les techniques de l’époque et les styles du passé.

Ce style trouve sa meilleure expression dans les œuvres de J. Omer Marchand dont l’école des beaux-arts.


1. Fonds de l'école des beaux-arts
2. Biographie de J. Omer Marchand
3. Biographie d'Ernest Cormier
4. Le patrimoine de Montréal. Document de référence. Gouvernement du Québec, Ministère de la culture et des Communications, Ville de Montréal, Canada, 1998
5. François Rémillard, Brian Merrett, L'architecture de Montréal. Guide des styles et des bâtiments, Canada: Éditions du Méridien, 1990


lundi 4 mars 2013

Le style néoclassique

Par Émilie Tanniou


Au XVIIIe siècle, les Lumières suscitent un intérêt pour l'étude des ruines de l'Antiquité grecque et romaine. La large diffusion de recueils de gravures de monuments et objets antiques qui s'ensuivit relance la mode de l'architecture de l'Antiquité grecque. Le sobre style néoclassique grec connait un alors grand succès en Europe et aux États-Unis au début du XIXe siècle 1
Les édifices montréalais de cette époque se définissent par une architecture en pierre de taille de très grande sobriété, aux ordres purs et de composition rigoureuse 2. Si ces bâtiments de la première moitié du XIXe siècle (1800-1867) sont peu nombreux, il ont en revanche inspirés un certain nombre de bâtiments de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. 
Tour d'horizon.

Le style néoclassique donne aux banques une image d'ordre, de pouvoir et de stabilité. 
Contrairement, aux temples grecs, la structure centrale de cet édifice est percée de nombreuses fenêtres. Son portique (galerie couverte à colonnes et entablement (structure horizontale dans l'architecture classique surmontant les chapiteaux d'une colonnade)) corinthien (ordre d'architecture de l'Antiquité grecque très ornementé et largement employé par les Romains) hexastyle (à six colonnes) d'ordre colossal  (Ordre d'architecture dont les éléments embrassent deux ou plusieurs étages) a l'aspect d'un temple grec. Cependant ses fenêtres à guillotine (Fenêtre composée de deux châssis mobiles glissant verticalement l'un sur l'autre) indiquent qu'il s'agit d'une construction du XIXe siècle. 


Banque de Montréal de 1847 sur la Place d'armes
L'architecture néoclassique fait un grand usage des frontons (panneau de forme triangulaire caractéristique surmontant les portiques de l'Antiquité). Ils surmontent les portiques ci-dessus et ci-dessous et sont également des ornements surmontant les fenêtres du rez-de-chaussée de la Banque de Montréal.

Le marché bonsecours, 1847, vieux Montréal
Le style néoclassique utilise la pierre et la symétrie. Ci-dessous un élégant édifice composé d'une partie centrale et de deux ailes (parties latérales d'un édifice) à l'architecture dépouillée surmonté d'une corniche (élément saillant servant à couronner le sommet d'un mur)

La prison Au-Pied-du-Courant, 1840, aujourd'hui Centre d'Exposition des Patriotes

1. C. Davidson Cragoe, Comprendre l'architecture, Larousse, 2010
2. Le patrimoine de Montréal. Document de référence, Gouvernement du Québec, Ministère de la Culture et des Communications, Ville de Montréal, 1998

lundi 18 février 2013

Petit inventaire des bâtiments abandonnés à Montréal

Par Émilie Tanniou

"Je ne puis (...) m'empêcher de considérer comme un signe de mauvais augure le fait qu'un peuple construise ses demeures pour ne durer qu'une génération. John Ruskin dans Les sept lampes de l'architecture, Londres, 1849

Ce bref état des lieux des bâtiments abandonnés à Montréal pose la question, en dehors l'intérêt architectural de certains d'entre eux, de leur entretien, de leur réhabilitation, de la gestion et du recyclage des matériaux dans une perspective de développement durable. En effet, les construire a été coûteux sur le plan énergétique.

Il est à noter que tous les édifices présentés dans cet échantillon sont des maisons victoriennes. Leurs propriétaires n'ont pas pu ou pas su les adapter à une nouvelle époque, leur donner une seconde vie, les vouant ainsi à l'obsolescence.  


Avenue du Musée, juste au-dessus du musée des beaux-arts


Rue McKay entre Maisonneuve et Sainte-Catherine
















Avenue de l'esplanade, en face du Mont-Royal



Rue Marie-Anne ouest





lundi 11 février 2013

Will Eisner, la bande dessinée et les bâtiments abandonnés

Par Émilie Tanniou


Les bâtiments symbolisent les mutations que connaissent les villes et villages. La fonction d'une ville ou d'un village évolue, sa population change également d'une période à une autre. Parfois des quartiers entiers sont démolis afin de reconstruire selon un schéma répondant davantage à un nouveau modèle économique. Ce fut notamment le cas lors de la Révolution industrielle et dans les années 1960 pour construire des autoroutes par exemple. À Montréal, on peut penser à l'autoroute Ville-Marie ou encore à la tour de Radio-Canada dans Hochelaga-Maisonneuve, construite sur d'anciens îlots d'habitations. 

Le grand bédéiste Will Eisner a fort bien illustré ce phénomène pour la ville de New-York. On y voit des quartiers comme Queens ou Brooklyn changer d'allure, d'urbanisme, vague migratoire après vague migratoire. 

La Trilogie new-yorkaise

Will Eisner, Au Coeur de la tempête
Lors de ces changements, des bâtiments sont souvent laissés à l'abandon. Ils semblent alors suivre les préceptes de John Ruskin, critique d'art en Angleterre au XIXe siècle. Pour lui, un bâtiment doit suivre un cycle de vie normal pour finir à l'état de ruine.
En réalité, ces abandons répondent davantage à la loi du marché. Souvent ces bâtisses exhibent leurs murs croulants parce que les héritiers du  propriétaire se sont envolés dans la nature. Or, quand finalement une solution est trouvée et que le bâtiment est racheté, son état de dégradation est tel que la destruction est préférée à la rénovation, devenue trop lourde financièrement. 
Chaque quartier de Montréal a son bâtiment abandonné. Il attire les regards, soulève des questions. 

Certains édifices, notamment les maisons victoriennes, dégagent presque une atmosphère poétique, une certaine esthétique de la ruine.
Des photographes, professionnels et amateurs, se sont penchés sur ces lieux et l'atmosphère qui s'en dégage à Détroit et à New York.
À Montréal aussi, des lieux abandonnés comme le silo n°5 dans le vieux port ou une ancienne brasserie peuvent être visités virtuellement.

Une partie de ces ruines ou semi-ruines finissent sous le pic des démolisseurs mais connaissent aussi parfois une seconde vie lorsqu'ils ne sont pas en trop mauvais état. Ainsi une église désaffectée peut devenir un édifice commercial comme le montre cet exemple.
Toujours dans le domaine des reconversions, certaines s'avèrent extraordinaires, comme ces églises transformées en théâtre, garage, banque, bibliothèque, médiathèque, conseil municipal, atelier d'artiste, cave à vin. Ça se passe ici.


La semaine prochaine: Petit inventaire des bâtiments abandonnés à Montréal




lundi 14 janvier 2013

Le marché Saint-Jacques (suite)

Par Émilie Tanniou

Un lieu dédié à des combats de boxe transformé en encan d'art contemporain, voilà ce en quoi peut consister une réhabilitation, ici celle du marché Saint-Jacques.

En effet, l’état des édifices publics dont les bâtiments Art Déco comme le marché Saint-Jacques pose des questions particulières. 

L'édifice public, par sa nature et sa fonction, est le reflet des aspirations politiques et sociales de l’époque. À la recherche d’un prestige et d’une visibilité, ce type de bâtiment se démarque souvent par une taille et une échelle imposantes ou encore une décoration élaborée. Le choix du site et l’implantation du bâtiment ont toute leur importance puisque ce type de bâtiment se ménage des reculs sous forme de places ou de parterres.L’édifice public ponctue l’espace urbain en se détachant du tissu vernaculaire, souvent plus resserré. Il structure ainsi la trame urbaine et constitue un point de repère et d’orientation majeure. Il est en outre associé à la mémoire collective 1.

Le marché Saint-Jacques répond à cette définition et ainsi aux questions de la réhabilitation de ce type de bâtiment. Effectivement, ces bâtiments soulèvent des questions quant à leur réhabilitation notamment à cause de leur taille, liée à leur fonction d'origine de bâtiment public, mais parfois guère adaptée aux besoins d'aujourd'hui.


Le marché Saint-Jacques vers 1955, archives de la Ville de Montréal

Les problèmes posés sont aussi liés à des questions à la fois quantitatives et qualitatives. En effet, ces édifices sont nombreux à Montréal or on assiste à une période de désengagement des actions publiques de conservation des secteurs lourds du point de vue financier. Il est donc rare que ces bâtiments contiennent encore des intérieurs d’époque intéressants car ils sont soit fonctionnels et sans grand intérêt artistique dès la construction, soit altérés avec le temps.
Ainsi, ce patrimoine spécifique pose de nombreux défis. Des efforts sont à fournir concernant la connaissance et la documentation, l’inventaire extensif de cette architecture, son étude historique en profondeur, l’éducation du public car souvent la valeur de cette architecture est non reconnue et enfin la restauration-réhabilitation de ces édifices 2.

Cette question de la réhabilitation passe par le fait de retrouver une activité après une période d'absence d'occupation d'un bâtiment ou d'une partie d'un bâtiment. Dans le cas du marché Saint-Jacques, les activités ont été multiples. En effet, elles comprennent diverses distractions rassembleuses dont des combats de boxe!


Activité communautaire au marché Saint-Jacques. Archive du ministère de la culture
Au premier étage. Archives nationales du Québec
Combat de boxe au marché. Archives nationales du Québec

Aujourd'hui l'imagination est toujours à l'oeuvre dans l'aménagement du lieu. Si le rez-de-chaussée garde son activité première de marché, le deuxième étage abrite désormais un lieu d'encan silencieux spécialisé dans l'art contemporain montréalais. La grande surface de cet espace convient tout à fait à un lieu d'exposition. Toutes les oeuvres sont exposées en tout temps. Le principe consiste, pour l'acheteur, à écrire à côté de l'oeuvre choisie le montant qu'il est prêt à dépenser pour l'acquérir. À la fin de la période d'exposition, l'oeuvre va au plus offrant.

Il ne reste plus qu'à trouver une occupation innovante pour le premier étage du marché Saint-Jacques, toujours vide, pour rendre la réhabilitation du marché Saint-Jacques vraiment intéressante.


1. Serge Carreau et Perla Korosec-Serfati (dir), le patrimoine de Montréal : document de référence, Québec, Ministère de la Culture et communications, Montréal, Ville de Montréal, 1998, p. 81.
2. France Vanlaethem, « L’architecture Art Déco à Montréal » dans ICOMOS Canada, Actes du colloque, « Art Déco de France et du Canada » : 18 et 19 novembre 1994, Ottawa, ICOMOS Canada, 1995, p. 66-67. 
3. Martin Droin, Le combat du patrimoine à Montréal (1973-2003), Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec, 2005, p. 204.

samedi 5 janvier 2013

L'Art Déco

Par Émilie Tanniou

Le symbole de l'architecture Art Déco à Montréal est l'Université de Montréal, pensée par l'architecte Ernest  Cormier. Sa tour évoquant le gratte-ciel, la verticalité de ses lignes et l'assemblage géométrique des diverses parties du bâtiment relèvent de cette esthétique si répandue dans la métropole. 
Ce style ne peut toutefois être résumé à ce seul bâtiment.

L'Art Déco est caractéristique de l'entre-deux-guerres. Succédant à l'Art Nouveau, il peut être considéré comme le dernier art décoratif.
Dès 1905, des traits précurseurs de ce style apparaissent dans les œuvres des Autrichiens Joseph Hoffman et Adolphe Loos. L’intérêt pour l’Art Déco atteint ensuite son apogée en France en 1925 lors de l’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris.
L’architecture Art Déco est caractérisée par une importance accordée à la pureté des lignes, la richesse des matériaux ainsi qu’à l’utilisation de motifs géométriques. 


Caserne de police et de pompier rue Maisonneuve angle Saint-Mathieu. Le bâtiment utilise la géométrie dans ses lignes droites, ses formes angulaires
La décoration de la caserne utilise également la géométrie

Les Etats-Unis adoptent rapidement ce style architectural 1. À Montréal, les styles architecturaux suivent de près les tendances américaines. Dans la deuxième moitié des années 1920, le style Art Déco est appliqué à un large éventail de bâtiments. 


Rue Sherbrooke angle Côte-des-neiges. Les banques font appel à la symétrie et la régularité de l'Art Déco

Lors de la construction de nouveaux bâtiments ou de la restauration d’édifices existants, l’Art Déco est généralement choisi. Ce style est généralement adopté pour divers projets de construction publique à l’échelle municipale, provinciale et fédérale.
Au cours de ces années, l’architecture Art Déco de Montréal est caractérisée par une verticalité prononcée des édifices de toutes tailles. 


La verticalité du Marché Saint-Jacques rue Ontario angle Amherst fait écho à celle du marché Atwater et à celle de l’Université de Montréal

Le style se compose aussi par un agencement ou une composition symétrique des éléments architecturaux tels que les portes, les fenêtres et l’ornementation. 


Rue Crescent angle Saint-Catherine. L'ornementation passe aussi pas une calligraphie Art Déco

L’Art déco est surtout marqué par des motifs décoratifs disposés afin d’accentuer la symétrie de la construction. L’élément clé est la juxtaposition de matériaux contrastants, tels que la brique et la pierre.


L'école Notre-Dame-de-Grâce, située sur le Chemin de la Côte-Saint-Antoine,  est un exemple de ces bâtiments publics  qui alternent l'utilisation de la brique et de la pierre


Effectivement, l’Art Déco est attiré par les contrastes 2. Les bâtiments publics sont faits de matériaux économiques dont la brique, à laquelle on ajoute des éléments de décoration contrastants 3.
La couleur des bâtiments un élément important. Il exprime le désir de luxe et de raffinement de l’Art Déco. Les couleurs claires sont privilégiées pour leur qualité de légèreté et de finesse par rapport aux couleurs sombres. En effet, plus la couleur est pâle et plus elle accroche la lumière et l’œil en faisant ressortir l’ornementation. La construction prend alors de l’ampleur 4.

L'architecture Art déco est fort répandue à Montréal. Présente dans tous les quartiers, elle montre les prémisses de l'architecture moderniste à venir.



1. Lori D. Allen, L’Art Déco à Montréal, Montréal, Musée des Beaux-arts de Montréal, 1991, p. 9.
2. Jean-Pierre Duchesne, L’ornementation architecturale Art Déco à Montréal, 1925-40, Mémoire de M.A Histoire de l’art, Université Concordia, Montréal, 1990,  p. 76. 
3. Nicole Gilbert, Présence de l’Art Déco dans l’architecture montréalaise, Maîtrise de M.A, UQAM, Montréal, 1989, p. 281.
4. Nicole Gilbert, Présence de l’Art Déco, p. 280.