Le
premier sentiment de l’homme fut celui de son existence, le second celui de sa
conservation [1].
La
conservation comprend notamment celle des objets qui l’entourent. Il s’agit de
garder en bon état ce qui laisse une trace d’un peuple.
La conservation désigne le fait de
conserver, de maintenir intact ou en bon état 3].
Il s’agit d’une opération indispensable à la survie d’une œuvre. Elle consiste
en l’élimination de la cause et du produit de l’altération puis le
renforcement, la consolidation des supports, le refixage des couches picturales
et enfin la protection préventive[4]
du patrimoine.
Le patrimoine évoque depuis le XIIe siècle l’héritage du père (patrimonium en latin) et, depuis la fin du Moyen-âge et le début du XIXe siècle, l’héritage reçu des ascendants. Le terme renvoie à la famille, mais il peut être pris aussi au sens national, celui d’une grande famille. La notion est alors propre à un pays, puisque le patrimoine national consiste en une sélection de trésors nationaux, choisis parmi les œuvres produites dans ce pays[5]. Finalement, le mot patrimoine tel qu’il est utilisé aujourd’hui s’élabore pendant les Lumières et acquiert une force juridique au cours du XIXe siècle[6]. Il se définit alors par « la réalité physique de ses objets, par la valeur esthétique et documentaire (…) mais aussi illustrative, voire de reconnaissance sentimentale, que leur attribue le savoir commun. Il relève de la réflexion savante et d’une volonté politique, sanctionnées toutes deux par l’opinion. (…) il fonde une représentation de la civilisation »[7].
Le patrimoine évoque depuis le XIIe siècle l’héritage du père (patrimonium en latin) et, depuis la fin du Moyen-âge et le début du XIXe siècle, l’héritage reçu des ascendants. Le terme renvoie à la famille, mais il peut être pris aussi au sens national, celui d’une grande famille. La notion est alors propre à un pays, puisque le patrimoine national consiste en une sélection de trésors nationaux, choisis parmi les œuvres produites dans ce pays[5]. Finalement, le mot patrimoine tel qu’il est utilisé aujourd’hui s’élabore pendant les Lumières et acquiert une force juridique au cours du XIXe siècle[6]. Il se définit alors par « la réalité physique de ses objets, par la valeur esthétique et documentaire (…) mais aussi illustrative, voire de reconnaissance sentimentale, que leur attribue le savoir commun. Il relève de la réflexion savante et d’une volonté politique, sanctionnées toutes deux par l’opinion. (…) il fonde une représentation de la civilisation »[7].
C’est ainsi que le XIXe
siècle, en voyant s’affirmer le nationalisme, participe parallèlement à la
mise en valeur du patrimoine national.
La restauration naît en même temps que le concept de monument historique. Avant, la
maintenance, soit l’entretien et la restauration, allait de pair avec un nouvel
usage du bâtiment et pouvait entraîner une altération et une transformation.
Sauf exception, la question de la fidélité à l’état originel de l’édifice à
restaurer n’était pas évoquée. La question est posée pour la première fois,
avec une conscience des implications théoriques, en Grande-Bretagne, à la fin
du XVIIIe siècle. La forme visée est une alternative à la
conservation en l’état et à la restauration[8].
Le mot restauration a ensuite été employé de façon générique. Il reprend donc
diverses formes d’intervention, plus ou moins lourdes, apportées à l’édifice
telles que définies dans la Charte de Venise de 1964, comme la conservation et
l’entretien[9].
Aujourd’hui, la définition de cette opération a lieu par rapport à la conservation, autre terme de l’alternative. La restauration est alors une opération complémentaire, qui touche à l’aspect de l’objet, visant la réintégration des lacunes, des retouches, afin de viser la restitution, de redonner sens à l’objet et d’améliorer sa valeur esthétique. Elle vise aujourd’hui à mettre en valeur les matières originales.
L’usage des langues étrangères pour désigner la restauration ou la conservation montre les limites assignées à leur signification respective. Pour dire restaurateur, l’anglais utilise le mot conservator. En allemand, Konservierung désigne la conservation et Restaurierung, la restauration. L’italien donne un sens presque exclusif du mot restauro[10]. Les notions de restauration et de conservation sont donc parfois regroupées sous le même terme, ce qui montre que les deux concepts peuvent se rejoindre fortement. Les deux actes apposés au monument visent finalement à pérenniser le bâti en question, la restauration étant alors perçue comme une manière de conserver le patrimoine.
Aujourd’hui, la définition de cette opération a lieu par rapport à la conservation, autre terme de l’alternative. La restauration est alors une opération complémentaire, qui touche à l’aspect de l’objet, visant la réintégration des lacunes, des retouches, afin de viser la restitution, de redonner sens à l’objet et d’améliorer sa valeur esthétique. Elle vise aujourd’hui à mettre en valeur les matières originales.
L’usage des langues étrangères pour désigner la restauration ou la conservation montre les limites assignées à leur signification respective. Pour dire restaurateur, l’anglais utilise le mot conservator. En allemand, Konservierung désigne la conservation et Restaurierung, la restauration. L’italien donne un sens presque exclusif du mot restauro[10]. Les notions de restauration et de conservation sont donc parfois regroupées sous le même terme, ce qui montre que les deux concepts peuvent se rejoindre fortement. Les deux actes apposés au monument visent finalement à pérenniser le bâti en question, la restauration étant alors perçue comme une manière de conserver le patrimoine.
La semaine prochaine: "Rénovation, restauration et transformation à Montréal"
[1] Germain Bazin, « La conservation des œuvres d’art » dans Encyclopedia
Universalis, Paris, Encyclopedia Universalis France,
2002,
p. 328.
[5] Jean-Pierre Mohen, Les
sciences du patrimoine. Identifier, conserver, restaurer, Paris, Éditions
Odile Jacob, 1999, p. 16.
[7] Dominique
Poulot, Une histoire du patrimoine en
Occident, Paris, Presses Universitaires de France, 2006, p. 4-5.
[8] Françoise Choay, « Prélude »,
dans Camillo Boito, Conserver ou
restaurer. Les dilemmes du patrimoine, Besançon, Les éditions de
l’imprimeur, 2000, p. 11.
[9] Françoise Boelens-Sintzoff, « restaurations » dans Christian Bordiaux (dir), L’église Notre-Dame du Sablon, Bruxelles, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Direction des monuments et des sites, 2004, p. 13.
[10] Piero Gazzola, « la
restauration des œuvres d’art », p. 839.
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